Imaginez, vous tombez sur une photographie ancienne de vous, petite, ou petit, dans un jardin. Un tirage photographique que vous aviez oublié entre deux livres depuis des années. La première chose à laquelle vous allez penser c'est : où était-ce ? Et celui-là à côté, qui était-ce déjà ? Des questions bien naturelles quand il s'agit de se remémorer un moment très ancien, de surcroit figé sur un support dont vous aviez d'ailleurs oublié l'existence.
Maintenant, supposons que lors de ce même moment dans ce jardin,
les rosiers étaient en fleurs. Que ce soit un bon ou un désagréable moment, plus besoin de photo, cet instant rejaillira avec une précision remarquable chaque fois
que vous sentirez le parfum d'une rose. Ou alors, c'est ce parfum de rose
qui vous aidera à situer la photo.
Ce que nous pensons chez MAAR, et de manière plus poétique et romantique
que scientifique, car cette théorie n'engage que nous, c'est que grâce aux parfums, le support sensible qui fixe l'instant n'est plus un simple carré de papier photographique extérieur à nous (point important), et que l'on fini par oublier, mais nous-même. Via la mémoire olfactive, nous sommes le support sensible sur lequel ce moment vient se fixer et surtout, reste vivant, du fait de notre existence même. C'est à partir de ce postulat, capital pour nous, que nous avons fondé la marque.
Dans son article " Sensations Proustiennes" aux Éditions Brill/Radopi,
Joël Candau évoque l'intensité de la mémoire olfactive dans l'œuvre de Marcel Proust. "Je revenais toujours avec une convoitise inavouée m'engluer dans l'odeur médiane, poisseuse, fade, indigeste et fruitée du couvre-lit à fleurs de tante Léonie". (bon d'accord, comme souvenir olfactif on fait mieux. NDLR)
Joël Candeau explique de manière plus scientifique "qu'à des années de la sensation originelle, la mémoire olfactive du narrateur parait étonnement fidèle. Cette ténacité des souvenirs olfactifs - note-il après une étude - est particulièrement forte quand ils se rapportent à la saison de la petite enfance, notamment entre 6 et 10 ans. Lors de cette étude (Candau 2000), il note que chez de nombreux chefs de cuisine, le souvenir sensoriel des recettes familiales, sature leur mémoire culinaire. Sans parler des parfumeurs, pour qui tel composant évoque le souvenir de la cuisine maternelle, ou tel autre l'odeur d'un livre lu adolescent".
La mémoire olfactive guide notre travail créatif, et c'est à partir des
souvenirs olfactifs d'enfance du fondateur de la marque que les senteurs sont élaborées : le jardin potager de ses parents en Touraine, les odeurs du bureau de la maison familiale, le parfum de l'huile solaire qui sentait bon les vacances quand il était enfant...
Matières nobles de la parfumerie fine et souvenirs olfactifs précieux participent à l'exceptionnelle tenue des parfums d'intérieurs MAAR.
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